2019. Le chemin de lecture

En ce début de juin, les roses et les chèvrefeuilles
embaumaient le petit bosquet de l'entrée du verger.

(Fleurs et parfums qui n'attendrissent pas Tressot
puisque, d'après sa lettre dénonciatrice, c'est là qu'en juin 2018,
son exaspération était parvenue à son comble.
Alors qu'elle venait de lui faire subir, sous deux hêtres,
l'histoire d'une grotte inexistante, voici qu'au seuil du verger,
l'hôtesse expliquait que l'allée centrale, jadis ornée d'arceaux
de roses, était encore, sous l'herbe, entièrement pavée de grès
- quand on ne voyait plus rien de ces choses !
Espérant détromper les naïfs de l'association qu'il préside
en marquant son mépris envers toutes ces balivernes,
il avait tourné les talons et repris la Tangente
avec deux ou trois fidèles pour attendre
la fin sur un banc de l'accueil).

Catherine avait donc après coup appris les raisons d'une
désertion qu'elle n'avait pas remarquée sur le champ.

Elle se fit un plaisir d'accrocher le long des treillages
du chemin de lecture des extraits de divers chapitres
d'"Un petit monde, un monde parfait", le livre de Marco Martella
qu'elle lisait et relisait avec reconnaissance
car il exprimait merveilleusement sa propre façon
de sentir les jardins, et qu'elle pourrait par là
mieux partager avec les visiteurs de juin 2019.